photo guy capdeville
Je vivais heureux, prés de mon platane.
En Avril 2001, la foudre lui est tombé dessus et l'a fendu par le milieu. Le véhicule de la voisine, stationnée dessous, a eu son toit enfoncé et remboursé par l'assurance.
Les services municipaux avaient décidé de l'enlever et d'en planter un autre. Le jour du tronçonnage j'étais là, triste de le voir partir en morceaux; et puis, faut jamais s'avouer vaincu, j'ai conseillé au bûcheron chargé de la mise en piéces des branches et du tronc, de faire l'entaille de coupe à hauteur de son genoux plutôt qu'au ras du sol. Il l'a fait; c'était plus facile à exécuter.
Il restait un moignon au milieu de la place mais il a vite refait des pousses. A l'automne, en cachette, j'ai pincé plusieurs tiges pour ne garder que quatre drageons. Ils ont bien passé l'hiver et au printemps des feuilles vertes ont repris position sur l'asphalte de la place du château. Les services municipaux ont tardé à faire une plantation nouvelle et le vieux tronc a repris une jeunesse.
Deux ans plus tard avec l'aide d'un voisin agriculteur qui a tuteuré la plus haute pousse, un nouvel arbre est apparu, vigoureux mais fragile. Son réseau de racine profondément enfoncées dans le sol de cette basse cour trés ancienne provoquait une montée de séve qui décuplait la symbiose chlorophyllienne . Il grandissait à vue d'oeil.
Ce jour de Juin 2013, il a acceuilli sous son ombrage des passionnés des vielles pierres qui admiraient la batisse sous les orientations de la châtelaine.
Ils ont tous su l'histoire du château mais aucun n'a voulu savoir celle du platane.