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11 février 2019 1 11 /02 /février /2019 14:40

Personne ne les remplacera, leur expérience et savoir faire pour pêcher avec une pirogue à voile de plus de cinquante ans n'aura pas de successeur.

 

h-20-2403255-1297504141.JPG                              photo g.capdeville                                               Regardez-les bien, il n´y a plus moyen de tailler une pirogue , ici au bout de l´île d´Itaparica á Bahia, pas plus qu´en France de fabriquer une charrette avec des roues en bois.

Place au Jetski et aux coques en plastic.

Ils ont du attendre que la marée monte pour aller pêcher

Depuis la crise, l'essence est trop chère pour eux et bien que sexagénaire, n'ayant pas de retraite, ils partent à la rame au petit jour quand le soleil rosit le ciel au dessus des cocotiers de la plage de sable blanc vers le banc de corail, au large, où ils jettent leur filet troué dans l'espoir d"attraper quelques poissons.
 Ils doivent impérativement être au minimum quatre pour manier la pirogue , et pour se mettre d'accord sur un horaire de pêche, ils peuvent discuter pendant des heures la veille du jour choisi en buvant une bière  ou jouant aux dominos, parfois sans arriver à un consensus. Dans ce cas extrême, leurs femmes, enfants et petits enfants iront ramasser des crabes, des crevettes ou des coquillages pour faire bouillir la marmite.
Avant la crise, chacun pouvait partir quand il le voulait avec son petit bateau à moteur et jeter sa bombe artisanale dans un endroit caché pour récolter en quelques minutes les dizaines de kilos de poisson qui flottaient à la surface. Revendus sur le marché du village proche, ils pouvaient s'enrichir et acheter télévision, réfrigérateur ou des jouets en plastic pour leurs gosses.
 Mais, sans trop savoir pourquoi, aujourd'hui le vent a été favorable et ils rentrent bien avant midi avec la pirogue chargée de bars, rougets et sardines. Hélas, ils n'ont pas de téléphone portable pour alerter les revendeurs en ville,ni de frigo pour conserver toute cette marchandise de premier choix si durement acquise, et ils devront la distribuer presque pour rien ou à crédit dans tout le village; en priorité aux amies.

Comme les derniers jardiniers de nos potagers, quand la récolte arrive, la distribution c´est pour tous les voisins. Mais cela se passait au XX° siècle, maintenant c´est terminé.

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commentaires

L
Saudades mil !!!!
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M
<br /> Donc il y a eu au menu du bar et des rougets grillés miam miam<br /> <br /> <br />
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V
<br /> toujours passionnant de te lire nous raconter la vie là-bas , à l autre bout du monde... cet autre bout du monde que tu affectionnes tant... excellente continuation , alors !! je t embrasse.<br /> <br /> <br />
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  • : photojournalisme
  • : photographe de presse fut mon premier métier ; avec l'argentique les photos n'étaient pas retouchées. Elles étaient imprimées en noir et blanc comme à la prise de vue, c'était de vrais documents. Aujourd'hui avec le numérique toutes les photos sont retouchées
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