La vie sauvage - photojournalisme
Nos travaux d'agriculture sur les champs pétroliers des savanes désertiques de l' Orénoque ont attiré l'attention d'un grand propriétaire terrien qui nous a proposé de venir habiter dans sa f...
https://photos-non-retouchees.over-blog.com/2024/02/la-vie-sauvage.html
Quand tout le bétail était enfin parqué dans un enclos fermé c'était l'heure du bain avec nos montures du jour dans les lacs qui avaient été creusés avec le bulldozer Caterpilar D9 au plus bas des bassins versants. Ces grands abreuvoirs étaient des lieux de vie très fréquentés par la faune sauvage et les caïmans y régnaient en maître.
Nous devions prendre garde de ne pas circuler entre le nid de ses reptiles sur les berges et le bord de l'eau car la femelle nous attaquait. Plus que ses mâchoires c'est un coup de queue en faisant volte face qui était à craindre, il pouvait briser un tibia. Mais nos chevaux comme nous profitions bien de ces moments de fraîcheur après les sueurs des cavalcades quotidiennes.
Le grand rassemblement d'un millier de tête pour les vaccinations obligatoires étaient toujours des journées épuisantes car il fallait faire passer chaque bête dans un couloir où elles n'avaient pas envie de rentrer; les coups de fouets et de piques ne suffisaient pas parfois et on devait les tirer au lasso jusqu'à l'intérieur.
Le marquage au fer rouge des jeunes bovins était aussi un travail pénible. On rassemblait une trentaine de veaux de différentes tailles selon leur age qui avaient été ramenés avec leurs mères des expéditions de capture des espaces sans surveillance dans un parc circulaire proche des hangars. Un ou deux hommes se plaçaient au milieu. Les veaux tournaient autour et on les attrapaient au lasso.
Dés qu'un était pris et immobilisé on lui attachait les pattes pour le faire tomber. Un fois au sol, celui qui portait le fer brûlant lui posait sur la cuisse quelques secondes avant de le relâcher. Cette marque sur le cuir brûlé était indélébile et garantissait qu'il avait un propriétaire à vie.
Tous les soirs dans l'enclos du bétail âgé on sélectionnait une vieille vache pour la conduire au poteau où elle passerait la nuit. Le matin suivant le tueur venait ; d'un coup de merlin sur le crane il tuait l'animal qui tombait sur le sol pour y être saigné et dépecè. Le cuir était détaché au couteau, les entrailles vidées et avec hache et machette des morceaux de viande étaient découpés pour être suspendus au branche d'un arbre en attendant le client. Le personnel du "Hato" pouvait l'acheter à un bolivar le kilo.
Ce marché se terminait par la découpe à même le sol de la peau fixées solidement aux quatre extrémités par un piquet. Le boucher se mettait au milieu et avec son couteau bien aiguisé faisait une entaille au centre. Il commençait à tracer une spirale d'un centimètre de largueur en cercles régulier jusqu'au bord du cuir. Il soulevait cette découpe une fois terminée par une extrémité et déployait le ruban sur toute sa longueur puis par le milieu les deux parties se collaient par torsion. Restait plus qu'à les tendres par chaque bout pour faire un lasso une fois sec.
Le nettoyage final de cette boucherie se terminait par des bandes de vautours qui se battaient pour avoir les restes abandonnés de la vielle vache.