J’étais là au bon moment pour collaborer à la naissance d'un nouveau journal; vu sur Wikipédia.
Dès 1967, le logo apparaît en couleur, le bleu. Ce sera la seule modification.
J'avais vingt ans et ce fût le début d'une grande aventure dans le photojournalisme.
Et mes photos et reportages ont été publiés dans divers journaux et magazines.
Aujourd'hui, comme pour Alain, Agen reprend sa mémoire pour nous et comme lui de revenir au lycée Palissy, je reviens au bureau de mon rédacteur en chef du Le Petit Bleu pour lui dire ce qui s'est passé quand j'ai quitté le journal en juin 1968.
MONSIEUR LE REDACTEUR EN CHEF,
Félicitations pour votre publication, Fier d'être Agenais et pour vous dire aussi FIER de notre Le Petit Bleu.
Pour ma part, je lui dois beaucoup et je sens le besoin d'exprimer ici toute ma reconnaissance.
Depuis 1967, quand je suis rentré à la rédaction rue Voltaire (j'avais 20 ans) , pour être le photographe du journal, embauché par Mr Drozin, j'ai acquis un métier et une destinée : le photojournalisme.
J'ai eu la chance de travailler dans cette entreprise de presse à un moment charnière qui reste dans l'histoire de la presse française pour avoir été le premier QRP à tirer en offset; disons, de passer de l'encre noire à la couleur pour le titre.
Nous étions trois à la rédaction : Jean POURRE rédac chef, Gaston CAPGRAS au sport et moi JLC à la locale. Plus un quatrième, le télex de l'AFP qui travaillait bruyamment sans interruption dans son cagibi. Mais c'est au marbre qu'il y avait plusieurs dizaines d'employés travaillant sous l'oeil attentif de Mr DARDINIER avec trois linotypistes qui transformaient nos articles manuscrits en plomb.
Nous faisions une équipe solidaire et soudée car nous devions, impérativement, tous les jours, donner aux agenais, vers 14h, le meilleur de l'information nationale et locale à plus de 8000 lecteurs. Le Sud Ouest et La Dépêche n'en comptaient que quelques milliers.
J'alimentais les faits divers récupérés tous les matins chez les pompiers, au commissariat et à la gendarmerie, parfois aux urgences. Après la tournée avec la mobylette, en plus des infos du jour, j'ai vitre compris qu'une photo bien légendée faisait de nouveaux "lecteurs", et m'évitait de "pisser de la copie", comme on disait dans le jargon journalistique.
Avec le Rolleiflex et le flash Mécablitz, j'étais de toutes les réunions et événements de la cité d'Agen. Je rentrais partout : à la Préfecture, au théâtre, à tous les spectacles, dans toutes les salles de sport et pour tous les départs à la retraite.
Du palais au bar des blousons noirs, partout j'étais bien accueillis. Tous me connaissaient et on aurait beaucoup à dire sur cette première année du LE PETIT BLEU en bleu et nous sommes nombreux à avoir agi au quotidien pour sa réussite.
Je dois vous avouer que de 1967 à 1968, j'ai travaillé sept jours sur sept, souvent plus de douze heures et la photographie est devenue une passion. Son impact pour informer plaisait à de nouveaux abonnés comme l'avait prévu Mme Drozin.
J'ai acquis avec le photojournalisme la conviction d'avoi une profession : je serai reporter d'agence.
J'ai enfin obtenu mon premier congé et j'ai cherché à réaliser des reportages qui me permettraient d'accéder à ce métier. Je suis parti en Amérique avec un Nikon acheté aux Puces, un sac de couchage et mille francs.
Malheureusement, je suis allé trop loin et je n'ai pas pu rentrer ni avertir mon chef de rédaction que je ne reprendrais pas le travail au journal en août 1968.
Je m'en excuse ici : "mieux vaut tard que jamais".
Après les trois années de périple, du Canada au Chili, j'ai pu faire des photos suffisamment pour les présenter au directeur de l'agence Gamma, à Paris puis à Sygma qui m'ont ouvert leurs portes.
En fait, avec le recul, cette mobylette du Le Petit Bleu m'a donné des ailes qui m'ont permis de vivre et connaître une trentaine de pays, de parler quatre langues mais surtout de savoir que l'important est d'être au bon endroit au bon moment.
J'espère que cette lettre sera opportune et vous permettra d'en convenir avec moi, Fier d'être Agenais.
Je reste à votre entière disposition pour toute information complémentaire sur notre aventure bleue.
Cordialement,
Guy CAPDEVILLE
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mon portrait La Dépêche - photojournalisme
Cela vient de sortir aujourd'hui http://www.ladepeche.fr/article/2015/02/08/2045584-la-vie-de-globe-trotter-de-guy-capdeville.html Guy Capdeville, avec son franc-parler et l'humour gascon qu'il a su
https://photos-non-retouchees.over-blog.com/2015/02/mon-portrait-la-depeche.html
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