Le photojournalisme s'apprend sur le tas par la pratique.Il s'agit de faire des photos pour un journal. C'est au grand café de ma ville lors d'un apéritif bien arrosé qu'un ami journaliste m'a suggéré d'aller voir le directeur du quotidien local; son nouveau journal passait de la typographie à l’Offset et il cherchait un photographe pour illustrer les articles des pages départementales et des sports.
Je me suis fait prêter un appareil photo, tiré quelques clichés dans les rues, développés au labo professionnel de mon ami et j'ai pris rendez-vous pour me présenter au directeur. Il a apprécié mes tirages et m'a demandé si je pouvais faire des légendes. J'ai rédigé sur le champ quelques phrases qu'il a trouvé intéressantes.
Il m'a proposé de faire une semaine à l’essai à la rédaction de son quotidien. Il m'a fourni un Rolleiflex et une mobylette pour commencer mes reportages. A cette époque une sirène appelait les pompiers à chaque accident de la circulation ou autres événements dramatiques et je pouvais être sur place en même temps qu'eux; je faisais des photos d'actualité brûlantes avec des commentaires circonstanciés. Du vrai journalisme.
Jour après jour, semaines après semaines, je me suis passionné pour ce métier, travaillant sept jours sur sept plus de douze heures par jour. J'avais la satisfaction de constater que le journal avait de plus en plus de lecteurs et le tirage augmentait.
J'étais devenu photographe de presse et je savais pouvoir exercer mon métier dans le monde entier.