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5 février 2024 1 05 /02 /février /2024 11:31

Je l'ai appris par la presse en ouvrant le journal du matin: "une expédition vénézuélienne va explorer Sarisarinhama", comme un coup de poignard dans le dos. J'avais monté avec une équipe d'alpinistes de Caracas un projet de reconnaissance de cet énorme gouffre dans la jungle du Roraima et obtenu un soutien d'une chaîne de télévision française pour réliser cette aventure qui serait financée en partie.

foto internet

Dans le sud est vénézuélien ces mystérieux gouffres photo internet

Dans le sud est vénézuélien ces mystérieux gouffres photo internet

Durant des semaines nous avions organisé des entrainements de descentes en rappel et des montées avec des cordes le long des parois de l'Alvila pour se préparer physiquement à cette épreuve hors normes. Mais la découverte d'un monde perdu au fond de cette mystérieuse cavité dans une région inexplorée ranimait nos énergies. J'avais fait de la spéléologie  dans des grottes du sud ouest en France mais rien de comparable avec ce gouffre.

Comme invité du gouvernement j'avais trouvé deux hélicoptères de l'armée qui étaient prêts à nous amener au plus prés du site. Cette actualité était l'objet d'articles dans de nombreux quotidiens. C'est sûrement l'un d'eux qui a alerté le ministre de l'information et du tourisme,Mr. Brewer Carias, pour empêcher que ce soit des français qui découvrent la faune et la flore d'un biotope inconnu sur leur territoire national. Déjà le Monde Perdu de Canon Doyle avait mis en lumière cet étrange univers et je ne pouvais plusien faire pour être le premier à éclairer ce mystère. Ce serait des vénézuéliens.

Une autre déception qui celle là nous a couté nos économies fût la libération de Niehous connu pour être le plus long séquestré par un groupe révolutionnaire armé à l'époque. J'étais à Ciudad Bolivar proche de l'endroit de cet événement et j'ai pris contact avec le photographe de presse qui avait pu être présent ce jour là . Je lui ai acheté sa pellicule. J'ai envoyé le film à Paris mais aucun document ne pouvait être publié sur cette affaire sans l'accord du quotidien de l’Illinois qui avait tous les droits d'auteur en leur possession.

Encore une fois je ratais un scoop après Belfast, jamais deux sans trois. Mais le dernier sur le suicide de huit cents adaptes de la secte  de John a quelques kilomètres de la frontière où j'étais, malgré les incitations du directeur de l'agence, j'ai refusé d'y aller. Ma carriére de grand reporter s'arrêtait définitivement là.

C'est l'un des plus grands suicides collectif de l'Histoire. Le 18 novembre 1978, plus de 900 fidèles de la secte d'inspiration protestante du Temple du Peuple absorbaient collectivement une dose de cyanure. 910 personnes dont 300 enfants trouveront la mort. Créé par le charismatique révérend Jim Jones, le Temple du Peuple regroupait près de 5000 membres à travers la planète et proposait une réconciliation raciale entre Noirs et Blancs via la religion chrétienne. Prétendant être capable de réaliser des miracles, le gourou Jim Jones avait voulu créer son utopie dans la petite république du Guyana. La 18 novembre 1978, après une fusillade ayant notamment causé la mort de Leo Ryan, représentant du Congrès américain venu enquêter, Jim Jones force plus de 900 de ses fidèles à se donner la mort.

Laura Johnson Kohl, l'une des rares survivantes du massacre, raconte à la BBC comment elle a refait sa vie. Ayant rejoint la secte en 1970, elle cherchait un combat politique dans la vie et raconte comment le mélange entre "socialisme" et christianisme prôné par la secte le lui a fourni. Elle raconte également l'espoir après la création du "paradis" de Guyana qui devait réinventer une nouvelle société et  l'échec progressif de l'utopie qui mène Jim Jones de plus en plus loin dans la folie. 

Laura Johnson Kohl parle aussi des "répétitions" des suicides collectifs qui avaient eu lieu auparavant, les décrivant comme un "test de loyauté". Le jour fatidique elle décrit comment "l'escroc" Jim Jones les a presque obligé à absorber le poison en leur expliquant "qu'ils ne pouvaient pas revenir en arrière". Non présente sur place, elle n'a pas reçu les instructions lui demandant de se suicider mais "n'aurait probablement pas eu le choix" si elle avait été en compagnie des autres.

"C'est une partie de moi. Je suis qui je suis parce que j'ai survécu au Temple du Peuple" déclare-t-elle. Copie reportage Atlantico Le Suicide collectif de Jonestown

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  • : photographe de presse fut mon premier métier ; avec l'argentique les photos n'étaient pas retouchées. Elles étaient imprimées en noir et blanc comme à la prise de vue, c'était de vrais documents. Aujourd'hui avec le numérique toutes les photos sont retouchées
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