How the Red Cross Raised Half a Billion Dollars for Haiti and Built Six Homes (French)
Le quartier de Campêche s'étend sur un flanc de colline escarpé dans la capitale de Port-au-Prince. Des chèvres fouillent dans les ordures qui n'ont pas été ramassées depuis des lustres. Des...
Comment les "humanitaires" profitent de la misére humaine pour obtenir des millions de dollars: grâce à vos dons et votre générosité. Vue la gabegie en Haiti aprés le séisme qui a fait plus de 250 000 morts on pouvait croire que les ONG avaient rectifié le tir.Hélas,récemment, les observateurs sur le terrain au Népal ont fait le même constat. Finalement plus grande est la catastrophe plus ils remplissent leur coffre pour aider les pauvres à le rester et eux garder leurs suites climatisées dans les hôtels de luxe et leurs chauffeurs particuliers dans le monde entier.
Maintenant, c'est officiel, connu et reconnu, trois ans et trois mois aprés la catastrophe, les humanitaires ont fait main basse sur les donations des braves gens sensibles à la misére humaine. Les haîtiens rien
ou presque
©Guy Capdeville
Rien n'a plus bougé dans le centre ville de Port au Prince depuis le 12 Janvier à 16h53 quand d'un seul coup tout s'est écroulé. Les bâtiments à étages se sont affaissés sur eux-mêmes, les hourdis en béton ont écrasé au sol des milliers de personnes prises au piège au moment où les piliers de soutien ont cédé. Là une école, ici un supermarché, une clinique, des locaux administratifs; la liste est longue. Des kilomètres de rues jonchées de gravats qui cachent encore les victimes: seule l'odeur de plus en plus envahissante révèle leur présence. Pire qu'un bombardement, où les impacts laissent leur signature du massacre,un séisme n'a pas d'origine, de raison connue et les haïtiens survivants continuent d'avoir peur de son existence.
Ils essayent pourtant de vivre. Dans les quartiers sinistrés ils s'occupent à de petits commerces ou de menus travaux d'entretien mais personne ne touche aux ruines. Depuis plus de deux mois, ils attendent de l'aide. Ils voient les véhicules aux sigles humanitaires bien visibles passer devant leurs abris rafistolés, ils savent que de nombreux pays s'occupent de leur problème, ils ont entendu que des milliards ont été donné pour eux, mais tous s'interrogent: pourquoi personne n'est encore venu faire quelque chose ici au centre ville.
Ce cimetière à l'air intouchable
En fait les enjeux sont ailleurs. Les autorités gouvernementales haïtiennes pensent aux élections prochaines et ne veulent pas déplacer d'office les populations loin de leur bureau de vote. Les ONG doivent montrer qu'elles sont bien présentes, les religieux aussi, et chacune agit dans son secteur avec leur propre moyen. Ils se donnent bonne conscience mais ils savent qu'ils n'ont pas la solution du problème; parfois même ils l'amplifient, comme certaines amputations qui ont été dénoncées ou d'autres prises en charge de soi-disant orphelins, quand ce n'est pas fixer des personnes qui devraient être déplacées.
En fait il n'y a pas de capitaine pour ce navire en perdition et face à cette incurie les haïtiens réagissent comme ils peuvent pour sauver leur peau, mais toujours avec beaucoup de dignité parfois d'humour car c'est un peuple cultivé qui parle deux langues, sait exprimer son art de vivre et peut donner des leçons d'humanité aux humanitaires les plus aguerris.
©Guy Capdeville
Mais attention, si la faim et les maladies s'amplifient, la réaction peut être violente comme je l'ai vu à Jimani où les camions d'aide humanitaire bloqués à la frontière dominicaine ont été pris d'assaut par toute une population en furie. Ce n'était que pour du papier hygiénique, des boites et des plastiques, mais demain ce pourrait être pour prendre en main leur destin.
Et ce serait aussi un enterrement de première classe pour incompétence de l'aide humanitaire en général.
©Guy Capdeville- Devant le palais présidentiel duimanche 21 mars 2010 à 17h40 Port au Prince