Entrer dans la vie parisienne

Chaque jour je m'installais un peu plus dans la vie parisienne malgré mon accent de Marseille comme certains me disaient. J' avais beau leur dire j' étais né dans un village aussi loin de Marseille que de Paris ils ne comprenaient pas d' où je venais. J' avais de nombreux contacts et amies dont la fille d'un patron d'industrie qui m'ouvrait les portes du tout Paris des arts des lettres de la mode et du cinéma. Ainsi j'ai rencontré J P Mocky chez lui à Denfert Rochereau. Il a beaucoup apprécié mes photos et reportages dans les Andes. Je lui ai dit que je voulais faire un court métrage sur une traversée de l' Afrique.

J' ai rapidement proposé un synopsis qui lui a plu. Il s'est engagé à me fournir la caméra seize millimètres et un assistant. Restait à monter le projet.

Il était ambitieux, un film de fiction, un documentaire sur la faune et des reportages d' actualité. Cette dernière idée m' a amené voir le responsable de Gaumont Actualités qui m' a donné trois mille mètres de pellicule couleur. Avec tous ce matériel restait plus qu'à trouver le personnel, acteurs et techniciens et le véhicule pour faire la route qui serait la vedette principale en fait, au propre et au figuré.

C'est une Chevrolet Bel Air racheté à des gens du voyage dans la banlieue avec la garantie d' être increvable qui fut acquise avec mes économies. Deux jeunes du seizième avec une Land Rover neuve et un assistant réalisateur se sont greffés sur le projet. Ma sœur étant l'actrice principale.

J'avais convenu avec le responsable des Actualités de Gaumont que toutes les trois ou quatre bobines tournées je lui enverrai en port dû dès que possible.

Le convoi de trois véhicules et sept personnes a quitté Paris un matin direction l' Espagne et Gibraltar.

photo Severino Tognoni

POUR VOIR le film copier: https://www.youtube.com/watch?v=z_MN-qEJcEM