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27 janvier 2024 6 27 /01 /janvier /2024 15:36

Impossible d'aller plus loin que Dakar. La Land Rover  des parisiens du seiziéme nous avait abandonné en plein désert et la Chevrolet Bel Air avait explosé le carter moteur contre une pierre sur la piste au nord de la Mauritanie. On était arrivé à Nouadhibou sur les wagons de minerai de fer du train  mis en service par les Français en 1963. Il transporte le fer de la mine de Zouérate jusqu’au port de Nouadhibou sur l’Atlantique, à travers plus de 700 km de désert, connu pour être le plus long train de marchandise sur rail au monde. Il n'est plus en service depuis les attaques du POLISARIO.

Nous avions connu à Attar deux jeunes sénégalais qui tentaient la traversée du Sahara . Ils nous avaient donné l'adresse de leur famille dans le quartier de Fas Payotte et nous avons débarqué là avec la Méhari toujours en service. C'est avec eux que nous sommes rentré dans le mode de vie africain faite de réunions de cérémonies d'initiation au rythme des tambours, des repas en commun et des compétitions de lutte sénégalaise ou chaque quartier soutenait son champion; nous s'était le Tigre de Fas qui est devenu acteur de mon film de fiction.

J'avais beaucoup de mal à protéger la caméra et tout le matériel de tournage de la poussière, du vol et d'autres dommages. Il  fallait sortir de ce cul de sac et je voulais surtout rendre tout cet équipement en bon état. J'ai bien essayé de le restituer comme fret avec Air France mais le cout du transport aérien était au délai de mes moyens.

Finalement c'est avec le service  de presse de l'ambassade de France qui a contacté Gaumont que le retour à Paris a pu s'est effectué. J'ai pu récupéré les bobines qui avaient été développées au labo du service Actualités et tenté d'en faire le montage avec un technicien spécialiste de ce travail pour JP Mocky . Il n'était pas disponible.

Plus question de revenir à Sygma où j'avais donné mon congé, ni de vendre de nouvelles photos ou reportages pour subvenir à mes besoins dans la capitale. Elle était rentré chez ses parents et s'occupait de notre fils comme elle pouvait; c'est lors d'une conversation téléphonique que tout changé. C'était un ultimatum " soit tu viens vivre avec nous maintenant, soit on se quitte".

Le lendemain je prenais le train gare Saint Lazare pour quitter la capitale et revenir vivre en province au chômage sans le sous. Fallait vite trouver une solution. L'agence pour l'emploi m'a proposé une formation dans une école d'agriculture; c'était la plus rapide car il y avait des places vacantes à Promobois dan l’Ariège. Je me suis inscrit.

Dans la spécialité que j'avais choisi sylviculture et bucheronnage il était obligatoire d'avoir un permis  pour apprendre la conduite d'engins de débardage et du transport de grumes. Je n'avais qu'un mois  pour faire la rentrée d'une nouvelle promotion de six mois . J'ai contacté les entreprises de transport routier du Lot et Garonne et l'une d'elle en manque de chauffeurs parlant anglais ou espagnol a accepté de m'inscrire à un stage de formation pour conduite de poids lourds à l'international.

Trois semaines plus tard j'avais mon permis pour rouler avec des trente cinq tonnes dans toute l'Europe et ailleurs. Je me suis excusé au prés du directeur pour ne pas être son employé comme prévu et nous sommes parti en Ariège trouver un appartement prés du centre de formation pour bûcherons à Varilhes.

 

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  • : photographe de presse fut mon premier métier ; avec l'argentique les photos n'étaient pas retouchées. Elles étaient imprimées en noir et blanc comme à la prise de vue, c'était de vrais documents. Aujourd'hui avec le numérique toutes les photos sont retouchées
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