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19 janvier 2024 5 19 /01 /janvier /2024 16:27

On s'était quitté au Mexique après avoir été marins plusieurs mois sur le magnifique voilier deux mats de quarante mètres Le Puritain. Je fus impressionné par l'apparition de cette embarcation en bois des îles, encrée au large de cette plage le long de la route au nord de Mazatlan. Nous étions depuis deux jours et deux nuits dans ce camion chargé de bananes qui nous avait pris à son bord à Belize; destination Tijuana.

Je ne sais quelle envie soudaine ma prise de monter à bord. J'ai demandé au chauffeur de nous arrêté là. Nous avons débarqué nos sacs à dos et dit au revoir à ces trois camionneurs qui ne comprenaient pas la raison de cette décision soudaine. L'endroit était désert mais le sable blanc sous un palmier accueillant.

Nous avons installé notre bivouac là avec le bateau juste en face à une centaine de mètres sur les flots au large. J'étais convaincu qu'à un moment ou un autre quelqu'un allait venir pour aller ou sortir du yacht. Ce fût le surlendemain qu'une annexe conduisit à terre un marin habilé de blanc accompagné de deux rameurs noirs.

Arrivés sur la plage je suis allé à leur rencontre et je me suis présenté en anglais " Bonjour captain, je suis un cuisinier français et je cherche du travail". Cela a eu l'air de l'intéresser et m'a demandé mon expérience professionnelle en deux mots . J'ai répondu brièvement: "j'étais guide interprète au Club Méditerranée à Islas Mujeres pour des excursions en mer vers Cancun, Contoy"-" je préparais les repas  avec les produits de la pêche".

Après quelques questions sur la France et ma façon de cuisiner les barracudas et les lambis, il accepte de nous prendre une semaine à l'essai tous les deux. Nous voilà à bord du Puritain avec quatre autre marins des Barbade.

Le Puritain en Méditerranée

Le Puritain en Méditerranée

Nous sommes embauchés et inscrit sur la "crew list"; on doit y être encore et notre vie à bord comme marin dans la baie d'Acapulco était simple, agréable, pacifique comme le nom de notre océan car le propriétaire ne venait que très rarement et le capitaine passait son temps à terre.

Ce fût sur un énorme paquebot que nous nous sommes retrouvés dans l' hémisphère sud à Chimbote au nord du Pérou après plusieurs mois de séparation. De jardinier au restaurant Cendrillon, j'étais passé en salle derriére le bar où les clients, diplomates ou chef d'entreprise venaient boire leur whisky Chivas en fin de repas.

Un soir tard je racontais mes voyages au directeur de la CGM qui me posait beaucoup de question sur notre vie commune "sur la route" au Mexique et au Honduras Britannique. La période de notre emploi comme guide interprète au Club Med l’intéressait particulièrement car il avait vécu à Islas Mujeres. On revivait ensemble ces journées sous les cocotiers à déguster des langoustes et des œufs de tortues ou les plongées dans les eaux transparentes des îles du Yucatan.

Il voulait savoir où était ma compagne, ce qu'elle faisait maintenant en France. Je n'avais pas trop de nouvelles sinon par des lettres qui arrivaient de temps en temps et j'ai pu lui dire qu'elle cherchait à me rejoindre. Elle vivait avec ma sœur en banlieue d'emplois précaires. Il m'a demandé si je pouvais la joindre. J' ai dit oui par télégramme.

Alors il m'a donné le nom d'une personne et une adresse à Paris où elle devait se rendre pour avoir un billet à moitié prix de La Rochelle à Lima sur un cargo qui passait par le canal de Panama.

J'ai su qu'elle y était allé, pas très convaincu car même à tarif réduit cela devait dépasser son budget.

En fait le billet était gratuit. C'est ainsi que deux mois plus tard, je suis allé à Chimbote pour la rencontrer. Le capitaine m'a permis de monter à bord du Piura et ce fût une croisière lune de miel d'une semaine jusqu'au Callao. On était de nouveau ensemble pour continuer notre périple en Amérique du Sud cette fois.

 

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