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17 janvier 2024 3 17 /01 /janvier /2024 13:17

Depuis quelques jours de nouveau sur la route vers le nord du Mexique pour rejoindre la Californie où je devais me procurer un travail qui me permettrait de traverser l'Océan Pacifique, j'étais seul à marcher à travers ces villes écrasées de chaleur le long de cette Panaméricana interminable. J'avais laisser ma compagne à Mexico dans une auberge de pacotille du centre ville.                                                                                                                      On s'était quitté un matin avec la promesse de se revoir un jour. Notre grande aventure commune à travers l'Amérique du Nord et Centrale qui avait commencé à New York une année auparavant  quand je l'avais rejointe pour mes premiers congés professionnels se terminait là. 

Elle devait rentrer en France pour des raisons personnelles . Je lui avais expliqué que la meilleure façon de le faire était  d'aller au Consulat de France pour déclarer d'avoir été abandonnée sans ressources par son compagnon qui était parti sans prévenir. C'est seulement six mois plus tard que j'ai appris qu'elle avait pu revenir chez ses parents.

Ma solitude avait complétement modifié mon mode de vie et de subsistance mais j'avais décidé de quitter la grand route pour connaître ces villages où vivaient des communautés indiennes  Tarahumaras  dans l'état du Chihuahua comme on avait l'habitude de le faire dans le sud du pays. Je voulais connaître les Yaquis.

Seul avec mon sac à dos je n'étais pas toujours bien reçu par les habitants de ces villages perdus qui se méfiaient des "gringos". Je trouvais peu de nourriture et de boisson de  qualité; mon alimentation était surtout de pastèques et "tortillas" .

J'ai quand même entrepris la traversée du désert de Sonara; c'est là qu'un matin après une nuit à la belle étoile, une pluie inespérée a couvert le sol en quelques heures de milliers de fleurs ont colorées le paysage de tous côtés. Quel spectacle magnifique qui m'a motivé pour continuer sans pour autant me remplir le ventre.

Le jour suivant j'ai abordé un hameau de quelques maisons  en briques crues le long de la piste et j'ai demandé au seul habitant rencontré si j'étais bien sur la route vers la frontière US. Il a confirmé. Très peu de véhicules passaient là mais la dysenterie et la fatigue m'ont fait poser mon sac à terre bien décidé à ne pas aller plus loin.

Je suis resté là allongé, fatigué, sans bouger, plus de trente heures quand en milieu de matinée une Kombi WW passe devant moi. Je réagis lentement et une centaine de mètres plus loin elle fait demi tour. Arrivée à ma hauteur le chauffeur par la portière me dit " where you go?". Je répond "US"- " Très bien, nous aussi, venez avec nous".

C'est avec eux dans ce Kombi hippies après deux jours de voyage, passé la frontière à Tijuana, que j'ai débarqué à Los Angeles dans une énorme maison avec piscine où j'ai repris des forces pour aller jusqu'à San Francisco, exactement à Sausalito chez Paul et Suzette que j'avais connu au Honduras Britannique.

 

photo internet Désert de Sonora

photo internet Désert de Sonora

AVEC les BIKEURS

Déjà sur le trajet Los Angeles San Francisco, ces motards connus comme Hells Angels m'avaient pris comme passager sur leurs Harley Davidson. Ils me tenaient en sympathie car j'avais traversé le Mexique et le désert de Sonora ce qui pour eux était un exploit remarquable. Ils m'avaient baptisé " frenchie".

Ils vivaient en tribu sur des territoires bien délimités avec un chef bikeur qui prenait les décisions pour le groupe.  Ce grand barbu au blouson de cuir clouté avait décidé de me conduire à Sausalito de l'autre côté de la baie; c'est avec cette escorte que j'ai roulé sur le Golden Gate Bridge pour rejoindre l'atelier de Suzette et Paul qui travaillaient le cuir.

C'était la mode hippie; les hauts de San Franscisco étaient envahis de jeunes hommes et de femmes vêtus de pyjamas à fleurs.

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